« L’une des choses les plus difficiles n’est pas de changer la société, mais de changer soi. » Nelson Mandela
Comme bien des femmes leaders que je connais, j’ai beaucoup d’initiative.
Je veux tout donner dans mon emploi gratifiant et épauler des étoiles montantes. Je m’appuie sur ma passion pour changer la donne dans la vie des collectivités marginalisées. Je veux surtout être la meilleure conjointe et la meilleure fille possible.
À titre d’associée principale d’une agence mondiale de dotation et de recrutement, j’ai la responsabilité du programme d’inclusivité, de diversité et du sentiment d’appartenance sur les territoires de l’Amérique du Nord, du Brésil, de la Guyane et du Suriname. Je donne aussi beaucoup de mon temps à des activités de bénévolat auprès de collectivités racisées. Je donne de la formation et j’agis à titre de mentore pour des organisations de femmes, des groupes marginalisés et les nouveaux arrivants au Canada.
Récemment, la vie m’a orientée dans une autre direction en raison de difficultés dans ma vie personnelle et elle m’a obligée à m’ajuster et à revoir certaines priorités pour retrouver un équilibre. J’ai compris la valeur de la santé et de la quiétude d’esprit.
En 2021 et pendant une bonne partie de la présente année, ma mère a été hospitalisée. À titre de proche aidante principale, j’allais tous les jours à l’hôpital, je travaillais là-bas vêtue de l’EPI standard contre la COVID, je maintenais mes activités de bénévolat et je gérais une maisonnée très occupée (j’essayais de tout faire en même temps). Lorsque nous avons finalement ramené ma mère à la maison, je m’en suis trop mis sur les épaules et je me suis blessée au dos en prenant soin d’elle. Je ne pouvais même plus me lever debout. Alitée, je travaillais de mon lit. J’y tenais mes réunions sur Teams et je faisais tout ce que je pensais qu’il fallait que je fasse et que j’étais obligée de faire.
Tout juste après avoir surmonté cet obstacle, j’ai eu un autre coup dur récemment qui m’a amenée à vraiment réfléchir. Il y a environ deux semaines, je marchais au centre d’achats et j’ai perdu la vue de mon œil gauche. À l’urgence, ils ont diagnostiqué une vasculopathie polypoïdale choroïdienne, c’est une maladie de l’œil prévalente chez les Asiatiques et les personnes d’ascendance africaine. J’ai donc une déficience visuelle d’un œil qui s’améliore au fil d’injections mensuelles. Mon médecin m’a dit que cette affection découle du stress et que je gagnerais à adopter des techniques de relaxation dans mes habitudes de vie. Autrement dit, j’ai besoin de me concentrer sur ma santé et mon bien-être et de me mettre en priorité.
Ces péripéties de santé m’ont servi une dure leçon. Je vois bien que pour demeurer une leader efficace et pour aider les autres, je dois d’abord m’occuper de moi. Lorsque j’accorde la priorité à ma santé (physique, mentale et spirituelle), je réduis mon niveau de stress, j’augmente mon bonheur et j’améliore mon énergie. Ainsi, je peux être entièrement présente à la maison et au travail. Je souhaite vous faire part des trois engagements que j’ai pris pour m’accorder la priorité. Ils ne seront pas nécessairement les mêmes pour vous, mais j’espère que cette confidence saura vous inspirer.
Je commence par prendre soin de moi. J’entretiens un mode de vie sain et je m’alimente bien. Je dors suffisamment. Je lis. J’éteins mes écrans. Je marche tous les jours à l’extérieur. Je prends des moments de joie, de réflexion et de relaxation.
Je demande de l’aide quand j’en ai besoin et je prends des nouvelles des autres. Je maintiens des relations avec la communauté. Je ne me gêne pas pour demander de l’aide. Si vous admettez avoir besoin d’aide, vous aiderez les autres aussi dans leur cheminement. Ces relations sont la raison pour laquelle je suis devenue membre de Femmes leaders en pharma. C’était l’occasion de renforcer d’importantes relations et d’obtenir du soutien d’autres femmes leaders dans mon domaine. Je vous encourage à faire de même.
Je cherche le positif et j’exprime ma gratitude, les petites comme les grandes, et je le fais tous les jours. Je crois sincèrement que trop de jugement a un effet négatif sur les pensées, les émotions et la santé physique. Je donne des compliments, je montre que j’aime ce qui est fait et je souligne les réussites. Je dis merci.
Même si je continue de porter d’importantes responsabilités au travail, à la maison et dans mes activités de bénévolat, je m’assure de maintenir un équilibre pour que ces activités me nourrissent et éviter qu’elles ne m’épuisent. J’aime la direction que j’ai pris. Je me mets désormais en priorité pour que je puisse être présente pour les autres et donner le meilleur de ma personne, que ce soit pour accompagner quelqu’un, donner mon avis ou être présente physiquement.
Ce n’est pas égoïste de m’accorder la priorité. C’est nécessaire.
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