Elizabeth Cooper

Quel est le plus grand défi auquel sont confrontées les femmes leaders dans notre industrie aujourd’hui et comment le surmontez-vous?

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Bien que nous soyons tous préoccupés par la COVID à l’heure actuelle, il y a des défis pour les femmes leaders qui, de mon point de vue, n’ont pas changé. Les femmes définissent différemment la réussite en leadership et leurs styles sont perçus et jugés selon d’autres critères. Nos styles de leadership tendent à être plus rassembleurs, démocratiques et s’apparentent au coaching. Nous encourageons la participation de nos équipes et nourrissons un sentiment d’implication en sollicitant leurs avis. Néanmoins, lorsque nous utilisons des styles autoritaires (parfois il faut agir vite), les mots employés à notre sujet sont plus négatifs par rapport aux hommes.

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D’autres femmes et moi posons des gestes pour briser de tels jugements, à savoir :

• Dénoncer les préjugés inconscients;
• Se soutenir mutuellement;
• Ne pas tolérer que des collègues féminines soient interrompues et coupées lors des réunions;
• Encourager les femmes (y compris vous-même) à être authentiques.

Quel cadre de leadership ou d’affaires utilisez-vous le plus souvent pour diriger efficacement?

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Comme beaucoup de femmes et d’hommes que j’admire, j’utilise un cadre situationnel. Je modifie ma façon de travailler en fonction du contexte et j’encourage constamment les gens à exprimer leurs idées dans le respect. Ils peuvent ainsi trouver de l’inspiration pour transformer les intuitions en recommandations et conclusions étayées. Je favorise des collaborations interfonctionnelles pour générer des analyses plus approfondies pour l’entreprise.

Quelle tendance de l’industrie pharmaceutique et du secteur des sciences de la vie qui ne reçoit pas suffisamment d’attention?

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J’ai été clinicienne et j'ai travaillé dans le secteur biopharmaceutique. J’ai remarqué deux tendances qui passaient sous les radars. La plus importante est la rareté des entreprises consacrée au développement de nouveaux produits non oncologiques dans le domaine de la santé des femmes. Il s’agit d’un problème mondial et non pas uniquement canadien. J’ai interrogé bon nombre de patientes, médecins et payeurs au fil des ans.  D’un côté se trouvent les patientes et les médecins qui s’intéressent à de nouveaux traitements plus sûrs et plus efficaces, pour l’endométriose, la fertilité et les problèmes liés à la ménopause, la douleur, les maladies auto-immunes et la dépression : des troubles qui touchent les femmes de manière disproportionnée. De l’autre côté, il y a les payeurs qui vous lancent : « … mais des traitements existent déjà » et « les relations sexuelles douloureuses ne vous tueront pas ». Peut-être devrions-nous être plus insistants?

La deuxième tendance est plutôt un constat ou une absence de changement.  Même si l’équité, la diversité et l’inclusion font l’objet de discussions et que les femmes sont de plus en plus nombreuses à occuper des postes importants, y compris dans les postes de direction, elles sont jugées sur la base du comportement masculin comme norme.

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Pouvez-vous définir dans vos mots la progression professionnelle?

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J’y ai longuement réfléchi! Mon regard sur le sujet a changé au fil du temps. Je pense que la progression ne se limite pas aux titres de postes et aux importantes responsabilités. Au cours des vingt dernières années, depuis que je suis passé de clinicienne à consultante en biopharmacie, ma carrière a progressé dans de nombreux champs : développement commercial, évaluation des perspectives, stratégies marketing et accès au marché et négociations entre autres. Progresser ne signifie pas occuper un petit bureau, mais rime plutôt avec esprit de collaboration pour que les personnes qui aspirent aux postes de cadre me considèrent comme une alliée de confiance à mesure qu’elles gravissent les échelons.

Comment inspirez-vous les autres?

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Je me pencherai sur la façon d’inspirer plutôt que d’expliquer comment les gens me trouvent inspirante.  Voici quelques conseils :

Misez sur les compétences des personnes et donnez de la rétroaction spécifique sur les éléments jugés utiles.  Épaulez-les afin qu’elles perfectionnent leurs atouts.

Accordez aux gens le bénéfice du doute, pensez aux intentions plutôt qu’à la perception de leurs actes ou de leurs paroles.

L’énergie positive et la ténacité sont contagieuses. N’abandonnez pas, même si vous passez une mauvaise journée et que la petite voix vous dit que vous avez échoué.  Inspirez et expirez, prenez du recul et réfléchissez.  Ensuite, trouvez comment résoudre le problème.  Donnez la solution.

Écoutez activement vos supérieurs, subalternes, collègues et homologues; transmettez votre savoir-faire et laissez-les en faire autant.

Posez des gestes attentionnés et altruistes envers les gens, les collègues, même les étrangers.

Plantez consciemment des graines, nourrissez les idées de manière transparente et laissez les forêts pousser sans prétention et en toute humilité.