Angelina Brathwaite

Quel est le plus grand défi auquel sont confrontées les femmes leaders dans notre industrie aujourd’hui et comment le surmontez-vous?

L’un des plus grands défis auxquels sont confrontées les femmes leaders d’aujourd’hui est le « syndrome de l’imposteur ». Le syndrome de l’imposteur est ce doute tenace qui peut parfois s’insinuer, à savoir que l’on est sur le point d’être "démasqué" comme n’étant pas qualifié.

Lorsqu’elles sont confrontées à des préjugés et à des inégalités systémiques, les femmes ont souvent du mal à se faire une idée précise d’elles-mêmes. Le doute de soi interfère avec la capacité à avoir confiance dans nos réalisations. Si vous doutez de vous-même lorsque vous faites tout ce qu’il faut, vous êtes condamnée à vous sentir comme un imposteur, quoi qu’il arrive. Je ne savais même pas que c’était un sentiment « connu », jusqu’à ce que FLP organise un événement où le sujet a été abordé. Je ne savais pas qu’il existait un terme inventé, ni même que les femmes en position d’autorité ou leaders pouvaient ressentir la même chose que moi, surtout à la lumière de leurs succès. Voici quelques-uns des meilleurs moyens que j’ai trouvés pour surmonter le « syndrome de l’imposteur » :

1. Je reconnais ce que je ressens. Avant de pouvoir y remédier, je devais consciemment penser comme un non-imposteur et reconnaître la valeur que j’apporte.
2. Il m’est arrivé de ne pas me sentir à la hauteur en me comparant à mes pairs. J’ai dû reconnaître que ça peut arriver à tout le monde, quel que soit le poste, la race ou la situation financière. Savoir que je ne suis pas la seule à vivre cette situation a changé ma perspective.
3. Le sentiment d’appartenance favorise la confiance en soi. Parfois, je suis la seule personne qui me ressemble dans une réunion ou un congrès. Je suis souvent « la plus vieille » et je pense qu’il est normal que je ne me sente pas totalement à ma place. En tant que femme de couleur, il y a une pression supplémentaire pour représenter l’ensemble de la communauté noire. Au lieu d’intérioriser mes doutes et de les laisser miner ma confiance, je reconnais qu’il s’agit peut-être d’une réaction normale au fait d’être la cible de stéréotypes sociaux sur les compétences et l’intelligence. J’y vois parfois l’occasion de changer cette mentalité et de faire preuve de courage et d’audace, comme je suis censée le faire.
4. Je me concentre sur les aspects positifs et j’exprime ma gratitude pour les bonnes choses que j’ai reçues. À la fin de chaque journée, j’écris au moins dix choses pour lesquelles je suis reconnaissante. Il y a toujours quelque chose à célébrer, même si la journée a été mauvaise.
5. Un autre élément important est de continuer à viser l’excellence et non la perfection lorsque c’est le plus important. J’ai appris à me pardonner lorsque des erreurs inévitables se produisent. Une erreur ouvre la voie à l’apprentissage. Je me demande donc comment transformer cette erreur en occasion d’apprendre.
6. J’ai appris à ne pas avoir peur de demander de l’aide. Lorsque je demande de l’aide, je donne l’occasion à quelqu’un d’autre de me guider, ce qui aide les autres à valider leur valeur personnelle.
7. Ces dernières années, j’ai utilisé la visualisation pour favoriser ma réussite. Je fais comme les athlètes professionnels. Au début de chaque année, je prends le temps de m’imaginer en train de faire des présentations réussies, de me réjouir d’avoir dépassé mes indicateurs de rendement clés et de me voir en bonne santé sur un yacht à Santorin (bon, d’accord, peut-être pas cette année).
8. Enfin, je n’ai pas besoin d’être sûre de moi à 100 % pour me lancer. Le courage, c’est aussi être prête à prendre de risques. Si nous continuons d’abord à changer notre comportement, je pense que notre confiance continuera à se renforcer.

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Quel cadre de leadership ou d’affaires utilisez-vous le plus souvent pour diriger efficacement?

Je définirais mon style de leadership comme un « leadership inclusif ». Je cherche intentionnellement et activement des perspectives et des points de vue différents et j’en tiens compte. Ce faisant, j’essaie d’être attentive à mes propres préjugés et préférences, et l’inclusion d’une équipe diversifiée contribue à stimuler les tensions créatives, ce qui permet de prendre de meilleures décisions.

En tant que leader nord-américaine de la diversité, de l’équité et de l’inclusion chez Brunel, il est essentiel que je veille toujours à ce qu’il y ait des pratiques équitables d’inclusion pour notre personnel interne, nos clients, nos candidats et nos sous-traitants.

Quelle tendance de l’industrie pharmaceutique et du secteur des sciences de la vie qui ne reçoit pas suffisamment d’attention?

Le secteur de la santé prospère grâce à l’innovation, mais il reste nécessaire de promouvoir l’équité dans les essais cliniques, où les premiers médicaments de leur catégorie sont généralement mis sur le marché en fonction de données provenant d’une majorité de patients masculins. La participation des minorités et des populations sous-représentées aux essais cliniques se heurte à des obstacles particuliers : l’économie sociale de la santé, la méfiance et la sensibilisation.

Les femmes et les minorités ont exigé et obtenu une plus grande représentation au sein du gouvernement, de la culture populaire et de l’industrie, mais année après année, les chercheurs ont signalé un manque d’inclusion de la diversité dans les essais de médicaments. Les médicaments qui en découlent n’agissent tout simplement pas de la même manière chez les femmes que chez les hommes, ou s’avèrent plus nocifs pour certaines races que pour les participants sur lesquels les médicaments ont été testés.

Il est important que les participants aux essais cliniques reflètent la diversité de la population qui utilisera le produit, afin que les données relatives aux sous-populations puissent être analysées de manière appropriée et que des données cliniques plus significatives puissent être communiquées au public.

Une participation diversifiée amène beaucoup d’avantages. La participation des minorités raciales et ethniques aide les chercheurs à trouver de meilleurs traitements et de meilleurs moyens de lutter contre des maladies telles que le cancer, le diabète et les maladies cardiaques. Ces conditions, en plus de certaines autres conditions, ont un impact disproportionné sur les communautés issues de la diversité. Il est essentiel de relever les différences entre les races et les ethnies afin de proposer des traitements sécuritaires et efficaces pour tous et non pour certains groupes seulement.

Je suis convaincue qu’avec plus de sensibilisation et un plus grand engagement en faveur de la diversité, de l’équité et de l’inclusion dans les essais cliniques, nous assisterons à ce changement.

Source : Medical News Today

Que signifie pour moi le Mois de l’histoire des Noirs?

C’est vraiment un sentiment de fierté, une période de célébration, de reconnaissance et une occasion de s’informer sur les contributions des Noirs à la science, à l’éducation, au divertissement, au gouvernement, etc. Pour moi, le Mois de l’histoire des Noirs est une occasion de se réjouir et de réfléchir aux défis que nous avons relevés.

Quelle est la chose la plus importante que vous ayez apprise d’un échec professionnel?
J’ai appris à tirer le meilleur des pires situations. Je regarde la situation et je me demande ce qui a mal tourné et pourquoi. Quelle est la leçon à tirer? Comment transformer cet échec en occasion d’apprentissage?

Le discours intérieur peut être incroyablement défavorable, surtout après un échec. J’ai appris à gérer mon discours intérieur après un échec. Je laisse passer un moment, puis je fais tout ce que je peux pour rester positive et me remettre sur la bonne voie. Mon journal de gratitude m’aide beaucoup à cet égard.

Quelle est, selon vous, la caractéristique que chaque leader devrait avoir?

Je pense que tout leader doit faire preuve d’humilité, avoir une bonne conscience de soi et se concentrer sur le développement des autres. Les leaders qui font preuve d’humilité écoutent plus efficacement, inspirent un excellent travail d’équipe et concentrent l’attention de tout le monde (y compris la leur) sur l’objectif commun.